Réveillons nous…. Et pas que le 31 décembre.

L’empire du bien.

Comment se fait il que le plus grand nombre obeisse au plus petit nombre s’interrogeait La Boetie dans son ouvrage La servitude volontaire ?

La question aujourd hui est que le Serf d hier que le maître s’engageait à protéger, est devenue le Cerf, cet animal ruminant.

Condition animal de ce cervidé masqué, ruminant toute la journée et attendant de pouvoir faire le brame tous les 5 ans.

La robe de soirée du nouvel an est devenue une robe de chambre, alors oui réveillons nous le 31 décembre pour que la Liberté Égalité Fraternité ne se transforme pas en Vacciné Dépisté Isolé.

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O comme OMBRE

L’ombre portée découvre la beauté.

 « Car un laque décoré à la poudre d’or n’est pas fait pour être embrassé d’un seul coup d’œil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l’un ou l’autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l’ombre, il suscite des résonances inexprimables« . Tanizaki

« De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l’agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d’air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l’homme à la rêverie. N’étaient les objets de laque dans l’espace ombreux, ce monde de rêve à l’incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d’eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l’un ici, l’autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d’or ». Tanizaki

La beauté du contraste entre ombre et lumière, ou entre noir et or dans les intérieurs, la blancheur ombrée du papier chinois ou japonais à l’opposé de l’éclatant papier occidental, le goût des matériaux aux couleurs et aux textures complexes, comme la couleur des aliments, comme la soupe de miso rouge, dont la couleur révèle qu’elle fut élaborée jadis dans des maisons de pénombre, la blancheur bouleversante de la peau des mains ou des visages émergeant de costumes noirs dans l’ombre .

«Ce qui se trouve dans les ténèbres du bol est indiscernable, mais vos mains perçoivent l’oscillation du bouillon, et la légère condensation qui transpire sur les parois vous informe de la montée de la vapeur, dont le fumet vous laisse imaginer le goût avant même de le porter en bouche. Cette émotion instantanée est effectivement inconnue du service à l’occidentale, où la soupe vous est servie dans une assiette blanchâtre à peine creuse. J’irai jusqu’à appeler cela un mystère, le goût du zen.» Tanizaki

Les Japonais des époques anciennes auraient découvert les effets esthétiques de cette ombre produite par l’avancée du toit sur la véranda, engazva qui borde les pièces principales des maisons japonaises. Les grands panneaux de papier blanc coulissants qui s’ouvrent sur le jardin ne laissent entrer qu’une lumière tamisée. La clarté ténue venant de l’extérieur donne une apparence incertaine mais vivante qui vaut toutes sortes d’ornements. Les murs couleur de leur terre, les poteaux hashira en bois naturel, le dépouillement des pièces couvertes de nattes de paille et pratiquement sans meubles frappent les observateurs étrangers au Japon.

l’ombre c’est la poétique de l’élégance discrète.

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W comme WABI-SABI

Dictionnaire amoureux

L ‘esthétique japonaise tient une grande place à la fois dans mes réflexions visant à promouvoir une modernité apaisée mais également dans ma vie quotidienne et mes affections.

Le japon un peuple de sergent esthète , voila comment Claudel définissait cette nation.

Les deux premiers principes esthétiques, et possiblement les plus importants à mes yeux, sont ce que les japonais nomment « wabi » et « sabi »; on parlera même de « wabi-sabi », du fait qu’ils sont intimement liés. Les principes de Wabi-sabi sont représentatifs d’un esprit esthétique qui désire transcender les choses, les êtres, les événements et l’existence. Wabi fait référence à ce qui est impermanent, imparfait et incomplet. Les phénomènes de la nature sont éphémères , la fleur qui fane est imparfaite , un arbre qui pousse de façon irrégulière; toute plante n’est jamais parfaite naturellement, sa forme peut être incomplète, irrégulière. C’est dans cette imperfection que la beauté de la nature s’exprime. Wabi fait ainsi référence à ce qui est simple et rustique; le terme est même traduit par « tranquille simplicité », cette simplicité naturelle intouchée par la main de l’homme. Il s’exprime par la création d’œuvres simples, naturelles, imparfaites, si ce n’est incomplet, expression qui se situe entre le vécu et le néant.

Pour sa part, sabi fait référence au fait que tout s’use, vieillit, change avec le temps, évolue, se détériore, tel un arbre qui vieillit, une vieille statue de bronze dans laquelle on voit les signes du temps, un vieux temple dont le bois se détériore. On retrouve ce principe dans la construction de jardin et en architecture. Un nouveau jardin japonais n’est jamais beau à ses débuts. Il est conçu de façon à lui permettre d’être modifié par l’homme pour l’améliorer, mais aussi pour qu’il subisse les effets du vieillissement. Ceux qui voit les kokeshi traditionnelles neuves ont sûrement constaté qu’au début c’est une pièce qui n’avait aucun « vécu ». Si on regarde la même pièce mais produit 50 ans plus tôt, on sent ce vécu, ce passage du temps qui le rend de plus en plus beau. Sabi fait aussi référence aux cycles naturels de la vie organique, aux événements qui vont et viennent spontanément, ainsi qu’à l’état du corps après que l’esprit l’ait quitté. Wabi est indicatif d’une indépendance matérielle face à la vie, alors que sabi est indicatif d’une indépendance psychologique et spirituelle. Avec wabi-sabi, on parle même d’une esthétique de la solitude. Compte tenu que rien n’est parfait, que tout se désagrège avec le temps et que nous ne possédons rien, ce principe fait écho à la nostalgie, à la solitude, mais à une solitude intérieure. Une illustration du wabi-sabi pourrait être le culte esthétique pour les pierres.

Ethique qui apparaît au XII siècle, elle prône le retour à une simplicité, une sobriété paisible pouvant influencer positivement l’existence, où l’on peut reconnaître et ressentir la beauté des choses imparfaites, éphémères et modestes. Dans la cérémonie japonaise de thé, les tasses utilisées sont souvent rustiques et simple avec les formes qui ne sont pas tout à fait symétriques et les couleurs ou les textures qui semblent souligner un modèle non raffiné ou simple. En réalité, les tasses peuvent être tout à fait précieuses .Par sa connaissance et sa capacité d’observation c’est au participant de noter et discerner les signes cachés d’une conception ou d’un lustre véritablement excellent (apparenté à l’aspect d’un diamant dans le rugueux).Wabi-sabi est en général qualifié comme la beauté, rustique, des choses :

Trois dimensions le caractérise:

-Imparfaites, impermanentes et incomplètes;
-Modestes et humbles;
-Non conventionnelles.

Nous retrouvons aussi deux autres principes qui sont exprimés lorsqu’on voit quelque chose d’esthétiquement beau. Ce sont shibui et kokoro. Shibui est un qualificatif qui se réfère à l’apparence et au caractère des choses. En Occident, on dira que quelque chose est esthétiquement beau lorsqu’il est de « bon goût », alors qu’au Japon on dira shibui. Toutefois, une œuvre d’art est shibui si elle démontre un sens du wabi-sabi, une sobriété, une simplicité et une harmonie naturelle dans ses formes. Une œuvre d’art sera considérée shibui lorsqu’elle nous touche sensuellement, intérieurement. Kokoro, pour sa part, se traduit par « cœur ou âme intérieure » .Il est utilisé en référence à l’état d’âme et à la qualité esthétique de ce qu’exprime l’artiste dans ses œuvres, que ce soit un artisan, un musicien, un acteur, par exemple. Notre rencontre avec l’esthétique japonaise nous conduit également vers l’expression mono no aware qui désigne la beauté des choses éphémères. C’est cette sensation qui s’exprime notamment dans les kokeshi aux couleurs passées, effacées. La beauté de ses poupées, des fleurs peintes, des rokuro, ne peut qu’évoquer la nostalgie car elle est vouée à disparaître. Cette beauté des choses éphémères est difficile à percevoir pour un européen, car on cherche plutôt à distinguer, séparer, conceptualiser là ou la kokeshi est une méditation sans fin entre le passé et le présent, le sentiment de perte. Cette beauté qui provoque une forme de nostalgie « le retour au pays » est étroitement liée à la brièveté de l’éclat des couleurs. La plupart des kokeshi, notamment les plus anciennes ne sont pas vernies et le pigment de la peinture naturelle est très sensible au toucher, à la lumière. L’animisme au japon conçoit le monde en perpétuelle transformation, tout ce qui existe à un caractère passager, fugace, transitoire, la beauté réside en cette impermanence. La fête des cerisiers est emblématique de ce trait esthétique. « Si par hasard un étranger te demande où se trouver I ‘esprit du japon, va montre lui la fleur de cerisier » Motoori.

« Un raz de marée arrive. Bientôt, j’en suis sûr, tout le monde mourra ».Aoyama. Cette phrase prononcée face à la mer par une petite fille au tout début d’Euréka, film prodigieux d’Aoyama, dit qu’il y a tout lieu de redouter la nature. Dans ce drame, cette prise d’otage sanglante qui s’abat sur eux, la violence des hommes n’a d’égal que celle de la nature. La nature dans cette vision du monde animiste est crainte et vénérée, vénérée si transformé en jardin zen.

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Autonomie et écologie

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Les liens entre autonomie et écologie semblent avoir perdus de leurs acuités et ce au profit d’une visée essentiellement individualiste et apocalyptique de la dimension écologique issue en partie du principe Responsabilité de Hans Jonas et d’une approche essentiellement globalisée et donc virtuelle qui s’attache à culpabiliser/ infantiliser les individus ( tri sélectif tournant à une usine à gaz, empreinte carbone …) et envisage l’écologie comme une matrice universalisante ( COP 20,21,22…; film à la Arhus Bertrand) . A cet égard j aime à rappeler que ce dernier pour son business fut le promoteur de la candidature du Koweït à la coupe du monde de football….l’écologie et l ‘argent chevillé au corps.

Le paradoxe c’est cette détestation pour la campagne, le terroir, la communauté villageoise, les gens de peu pour des personnes se revendiquant de gauche. Enfin passons, là n’est pas notre sujet.

Ces liens ancestraux entre autonomie et écologie sont pourtant me semble t il d’une grande actualité pour contribuer à notre mieux être.

Je vais vous présentez ce qui parait du plus grand intérêt dans cette rencontre entre deux dimensions politiques de l ‘agir humain.

Je vais juste en préambule esquisser un constat rapide de la société occidentale et plus précisément de la France afin de cerner quels sont leviers sur lesquels agir afin que ces deux dimensions contribuent à un projet commun.

Les années 80 sont la juxtaposition , l’assemblage, entre d’une part un idéal néo libérale qui vise à survaloriser l ‘individu en tant qu’entreprenariat de soi même, c’est à dire la réussite par l argent et la reconnaissance sociale dans un cadre de compétitivité exacerbé et d’autre part l’ émergence d’un management , le New Public Management, qui asservit les individus et les initiatives personnelles, les savoirs faire au profit d’une méthodologie technicienne et réifiée. Enfin, la dernière pierre sans qui rien ne serait possible , la technologie digitale qui permet de créer des contraintes, de susciter des passions mortifères, d’enrégimenter nos vies par des cadres de pensée et de faire dont on ne peur se soustraire sauf a vivre un sentiment de déclassement et de dépossession. Nous avons été abandonné par l’état puis abandonné à nous même.

Le décor est planté.

Je vais utiliser le terme écologie , faute de mieux, car celui de nature ( trop vaste) et celui d’environnement ( trop urbain) ne conviennent pas. Je ne souhaite pas plus débattre de thèmes aussi éculés que le réchauffement climatique , cela n’est pas mon propos. Mon sujet peut se résumer ainsi : Comment mieux vivre collectivement dans un projet d’autonomie soucieuse de garantir un équilibre territorial ?

L’idée que l’écologie serait réactionnaire repose soit sur une ignorance des données de la question, soit sur des résidus de l’idéologie « progressiste»: élever le niveau de vie et… advienne que pourra ! Certes, aucune idée n’est, par elle-même, protégée contre les perversions et les détournements. On sait que des thèmes qui ne sont qu’en apparence liés à l’écologie (la terre, le village, etc.) ont été et continuent d’être utilisés par des mouvements gauchisants.

L’écologie est subversive car elle met en question l’imaginaire capitaliste qui domine la planète. Elle en récuse le motif central selon lequel notre destin est d’augmenter sans cesse la production et la consommation. Elle montre l’impact catastrophique de la logique capitaliste sur l’environnement naturel et sur la vie des êtres humains. Cette logique est absurde en elle-même et conduit à une impossibilité physique à l’échelle de la planète puisqu’elle aboutit à détruire ses propres présuppositions. Il n’y a pas seulement la dilapidation irréversible du milieu et des ressources non remplaçables. Il y a aussi la destruction anthropologique des êtres humains transformés en bêtes productrices et consommatrices, en zappeurs abrutis. Il y a la destruction de leurs milieux de vie. Les villes, par exemple, merveilleuse création de la fin du néolithique, sont détruites au même rythme que la forêt, disloquée entre ghettos, banlieues résidentielles ; et quartiers de bureaux morts après 8 heures du soir.

Mais l’écologie n ‘est que la partie émergée d’un iceberg qui masque une remise en question non seulement de la science mais aussi du système politique et du système économique.

Il faut que des changements profonds aient lieu dans l’évolution psychosociale de l’homme occidental, dans son attitude à l’égard de la vie, bref dans son imaginaire. Il faut que l’idée que la seule finalité de la vie est de produire et de consommer davantage — idée la fois absurde et dégradante — soit abandonnée ; il faut que l’imaginaire capitaliste d’une pseudo maîtrise pseudo rationnelle, d’une expansion illimitée, soit abandonné. Et cela, seuls les hommes et les femmes peuvent le faire. Un individu seul, ou une organisation, ne peut, au mieux, que préparer, critiquer, inciter, esquisser des orientations possibles.

Le noble n’était pas seulement ou pas essentiellement l’horrible exploiteur, dominateur, etc., il était aussi celui qui prenait soin de ses hommes, et tout le reste ; le village était solidaire. Pour Tocqueville, tout cela s’est dissous — ou tend plus ou moins à se dissoudre —dans le mouvement de l’égalité des conditions. C’est tout à fait vrai. Mais la question est : qu’est-ce qu’on fait maintenant ? En Occident, ces valeurs sont perdues ou en train de se perdre. Chaque année on peut voir, comme sur un thermomètre la dislocation croissante de la communauté villageoise qui était encore très vivace il y a quarante ans. Il y a peu, chaque année, une famille avait la charge des fêtes du village, préparait le grand festin collectif de Noël qui se passe à côté de l’église, etc. Dans tout cela et dans toute une série d’autres choses, le village vivait. Il y a encore peu de temps les villages étaient en autoproduction et en autoconsommation à 97%. Qu’est-ce qu’on peut y faire ?

« Les poireaux sont promis au rachitisme, ou à l’insolente et coûteuse obésité procurée par les engrais. Ainsi vont les temps » Ciel du faubourg 1956. L’année suivante Dhôtel sera plus explicite avec Dans la vallée du chemin de fer, puisque le personnage principal, Jérôme Baltar, songe devant le spectacle de la « nature » qui s’offre à ses yeux : « On arrivera à supprimer la campagne. Déjà on avait éliminé les bleuets et autres plantes parasites des céréales. Les herbes des talus et les insectes s’évanouiraient peu à peu, les revues scientifiques l’assuraient ».

Une première piste , politique, loin d’être absurde avec des déplacements massifs depuis peu des métropoles vers les provinces ( télétravail, qualité de vie…) est de favoriser et d’accompagner cette orientation par des organisation locales . A cet égard serait il possible de s’inspirer de la référence au pays Natal au japon.

Au Japon, la référence au pays natal, furusato est couramment évoquée lorsque deux personnes entament une relation personnelle. Les deux plus grands mouvements de population dans l’année sont en effet le nouvel an et la fête Obon du 15 août. Pour ces deux fêtes, les Japonais retournent (autant que faire se peut) dans leur région d’origine et y retrouvent leurs familles dans un cadre généralement plus traditionnel que celui des villes. Furusato représente à la fois la vie traditionnelle, la communauté villageoise, la maison natale, les fêtes locales et le charme de la campagne. .

De nombreuses raisons expliquent I ‘importance du village natal au Japon .Tout d abord l’exode rural est relativement récent et la mémoire du pays natal reste encore vive en raison de l’importance des liens familiaux, de la piété filiale d’inspiration confucianiste, oyakðkõ et au culte des ancêtres, lié au bouddhisme . À cela s’ajoutent les fêtes locales des sanctuaires shintô jinja généralement très anciens. Beaucoup de Japonais conservent aussi toute leur vie l’amitié envers leurs camarades de classe qu’ils revoient fréquemment dans le cadre de traditions des villages natals concernent autant les villageois restés sur place que ceux qui y retournent périodiquement. Les nombreuses fêtes annuelles du Japon montrent l’importance des espaces collectifs qui concernent l’ensemble de la population. Il y a d’abord dans tous les villages japonais des sanctuaires shintô, souvent très anciens et généralement perchés dans la montagne. Ils sont liés à des divinités locales ou nationales kami. On s’y rend plusieurs fois par an, notamment à la fin de l’année, parfois à minuit, ou au tout début de l’année. Ces sanctuaires Sont aussi le lieu de la présentation des nouveaux nés . On y célèbre parfois les mariages et diverses cérémonies d’origine ancienne. Les villages organisent avec ces sanctuaires des fêtes et des défilés où participe toute la population, tous âges confondus, revêtus pour la plupart des jolis kimonos en coton, les yukata .

De retour à leur maison d’origine, les citadins retrouvent le cadre des matériaux naturels de leurs chambres couvertes de tatami sur lesquels ils vont poser leurs matelas : les futons, après avoir relevé la petite table basse où on leur avait apporté une tasse de thé. Dans la clarté délicate produite par les panneaux de papier blanc des grandes fenêtres coulissantes ouvrant sur le petit jardin, ils apprécient la couleur des murs en terre et le bouquet de fleur sous une image ou une calligraphie placés dans l’alcôve décorative.

L’autre aspect des villages natals concerne l’ensemble des traditions locales et rurales.

Bien sûr cela n’est pas transposable en France mais la force des pays tient toujours dans une alliance entre des traditions, un collectif national soudé et des traits de modernité . Voila ce dont il faut s’inspirer afin de revenir à des modes de vie plus soucieux de la nature mais aussi plus communautaire.

S’il y a une chose terrible en politique, c’est de constater que le citoyen n’est pas, ne doit pas et ne peut pas être, s’il est un vrai citoyen, un être désincarné. Ce n’est pas une conscience politique qui se met en question, qui met en question ce qu’il y a autour d’elle. C’est un être humain, il appartient à une communauté, etc., et cette communauté a des valeurs qui ne sont en tant que telles ni philosophiques ni politiques. Ce sont en partie des valeurs artistiques, mais surtout des valeurs de vie humaine, comme celles auxquelles nous faisions allusion ici. Et ces valeurs ne peuvent même pas être formulées, encore moins imposées, dans et par un programme politique. Que peut-on dire là-dessus ? Quand j’étais jeune à Paris, il y avait encore le 14-Juillet, je dansais tous les soirs dans mon quartier. Chaque bistro faisait son bal. Avec son petit orchestre, l’accordéoniste, et tous les gens du quartier ; le 14-Juillet était là.

Le désir et la capacité des citoyens de participer aux activités politiques sont eux-mêmes un problème et une tâche politiques. Et pour une part, ils relèvent d’institutions qui les induisent, les prescrivent et créent des citoyens portés vers cela et non pas vers la protection de leurs jouissances. Et c’est cela qu’il faut institutionnaliser.

Mais cette revivification des communautés et des instances politiques se confrontent à un imaginaire dominant celui de la Techné qui serait à même de nous sortir de cette impasse entre progrès, autonomie et écologie.

Aujourd’hui tout le monde sait, tout le monde croit savoir — ce n’était pas le cas il n’y a guère — que la science et la technique sont très essentiellement insérées, inscrites, enracinées dans une institution donnée de la société. De même, que la science et la technique de l’époque contemporaine n’ont rien de transhistorique, n’ont pas de valeur qui soit au-delà de toute interrogation, qu’elles appartiennent au contraire à cette institution social-historique qu’est, le capitalisme tel qu’il est né en Occident il y a quelques siècles. C’est là une vérité générale. On sait que chaque société crée sa technique et son type de savoir, comme aussi son type de transmission du savoir. On sait aussi que la société capitaliste, non seulement a été très loin dans la création et le développement d’un type de savoir et d’un type de technologie qui la différencie de toutes les autres, mais, et cela aussi la différencie des autres sociétés, qu’elle a placé ces activités au centre de la vie sociale, qu’elle leur a accordé une importance qu’elles n’avaient pas autrefois ni ailleurs.

De même, tout le monde sait aujourd’hui, ou tout le monde croit savoir, que la prétendue neutralité, la prétendue instrumentalité de la technique et même du savoir scientifique sont des illusions. En vérité, même cette expression est insuffisante, et masque l’essentiel de la question. Car la présentation de la technique comme des moyens neutres ou comme de purs et simples instruments n’est pas simple « illusion» : elle fait précisément partie de l’institution contemporaine de la société capitaliste.

Ce que le mouvement écologique a mis en question c’est le schème et la structure des besoins, le mode de vie. Et cela constitue un dépassement capital de ce qui peut être vu comme le caractère unilatéral des mouvements antérieurs centrés sur l’avoir. Ce qui est en jeu dans le mouvement écologique est toute la conception, toute la position des rapports entre l’humanité et le monde; et finalement la question centrale et éternelle : qu’est-ce que la vie humaine ? Nous vivons pour quoi faire ? A cette question, il existe déjà une réponse. La plus belle et la plus concise formulation de l’esprit du capitalisme que je connaisse, c’est l’énoncé programmatique bien connu de Descartes : atteindre au savoir et à la vérité pour  » nous rendre maîtres et possesseurs de la nature ».

Le levier écologique ne passe donc pas par un projet d’action via des solutions techniques du type voiture électrique, éolienne, réduction des effets de serre, ni par l’émergence de nouvelles addictions « vertes » liées au développement de l’offre sans limites du capitalisme.

Seul l’homme peut par son action politique et des choix culturels vivre un projet d’autonomie porté par l’écoulement des choses et la frugalité.

A cet égard j’invite le lecteur à découvrir les articles autonomie et vertus ainsi que Autonomie et Convilialisme.

L’homme moderne doit revenir à des ancrages communautaires et non communautaristes permettant au camp des « gens de peu » qui est celui de la liberté, du mouvement, de l’ouverture d’esprit, de la solidarité ( ce qui n’exclut par les combines, les embrouilles, et surtout « les mille moyens de ne pas gagner sa vie ) de se confronter aux élites citadines et vice versa. Cela passe par un retour au pays natal et si celui ci est absent par une redécouverte d’un mode de vie hors des banlieues et des métropoles; par des organisations politiques territoriales et productives de proximité, avec des formes de désignations innovantes.

Un vaste chantier certes que nous allons explorer dans de prochains articles.

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M COMME MICHEL DELPECH

Dictionnaire amoureux

Eternel chroniqueur , avec délicatesse et sensibilité , de nos joies et peines , de notre époque ; il a su être populaire, un réconfort, une joie de vivre fragile.

Il faut écouter et réécouter Marianne, Ce lundi là, les Divorcés, Le chasseur, Loire et cher ou Un soir au cirque pour embrasser une humanité déchue mais qui reste pleine de beauté.

Des textes au plus près de nos vies, de la sensibilité masculine, des airs entrainants, des mélodies raffinées et un regard politique bienveillant , fin et distingué.

Elégant voilà le mot qui lui convient bien.

Mais un chanteur cela s’ écoute.

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Ce soir au cirque https://g.co/kgs/6SMRM2

Le Loir-et-Cher https://g.co/kgs/vmy68x

Ce lundi-là https://g.co/kgs/Jx9c4g

Sortie de couples https://g.co/kgs/9ex7zx

Cet homme est seul https://g.co/kgs/xRkPmL

Que Marianne était jolie https://g.co/kgs/22W4nd

Covid

L’empire du bien

Du cid au covid…

Acte 1 scène 4

Ô rage ! ô désespoir ! ô micron ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour une vaccination infinie ?
Et ne me suis-je dépisté dans les laboratoires dès février
Que pour voir en une dose flétrir tant de lauriers ?
Mon Pass qu’avec respect toute la médecine admire,
Mon Pass, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de Macron,
Trahit donc ma liberté, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de mes voyages passés !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelles normes sanitaire fatales à mon bonheur !
Précipice élevé d’où tombe mon ancienne douceur !
Faut-il de votre éclat covid voir triompher La Peur,
Et mourir sans vivre, ou vivre dans la soumission ?
Covid, sois de mon prince à présent gouverneur ;
Ce haut rang n’admet point un Virus sans variant ;
Et toutes tes précautions et barrières en abîme
Malgré tous mes efforts , m’en a su rendre indigne.
Et toi, simple grippe glorieux instrument,
a servi de parade ,et non pas de défense
Fer de lance du pouvoir favorisant l’offense,
Va ,quitte désormais le derniers des humains,
Passe du confinement au couvre-feu sans de meilleurs lendemain.

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L’ERE DU VIDE SUITE

Soyons honnête il n’est pas que cette Maison commune qui soit celle des courants d’air.

Prenez l’ancien monde, le Parti socialiste était socialiste , le Parti communiste était communiste, le Rassemblement pour la France Gaulliste et l ‘UDF de droite libérale … c’est fou. Il y avait des corpus idéologiques affichés et toutes les trahisons qui vont avec bien sûr .

Les Thinks Tanks sont passés par là afin d’expliquer aux socialistes que les classes populaires n’étaient pas l ‘avenir du socialisme au contraire des élites urbaines; que les souverainistes n’étaient pas l ‘avenir de la droite mais plutôt les européens centristes; que les ouvriers et les intellectuels pour le communisme, c’ était moins chic que la Banlieue et le clientèlisme .

Alors dans le monde d’aujourd’hui le Front National est devenu le Rassemblement bleu Marine , histoire de faire oublier le patronyme Le Pen; il s’est transformé ensuite en Rassemblement National et son corpus idéologique est passé du Poujadisme à « l’Europe est un mal nécessaire « , de « la France aux français » à Justice sociale pour tous.

Dans le monde d’aujourd’hui il faut un parti de la Reconquête . Cela a un petit air de Remontada à la Montebourg, qui déjà marquait l’empreinte d’une pensée pleine de promesses. Reconquête , il s’agit de conquérir de nouveau quelque chose , le reprendre après l’avoir perdu… La question est de savoir si cette reconquête est une lutte pour regagner, retrouver , reconquérir les vertus françaises, ce qui passe nécessairement par un sentiment amoureux qui ne limite pas à la grandeur de la France ou à l’intérêt national mais aussi et surtout au peuple de France. Si cette reconquête ressemble à celle des Conquistadors cette expédition serait une aventure sans lendemain pour la France.

Dans notre Monde politique la « gauche » se nomme Insoumis et Les Verts.

Elle est rebelle , révoltée et par un paradoxe formidable elle chemine avec les Islamistes qui eux souhaitent se soumettre , Islam. Une gauche qui cuisine à l ‘interne au Woke et à la tyrannie des minorités. Il ne s’agit pas à gauche de Reconquête mais de Créolisation.

Un processus formidable à travers lequel la dispersion permet de se rassembler , le choc des cultures de se retrouver, le désordre devient créateur. Un bémol peut être, à l’origine la créolisation était le processus par lequel un esclave nouvellement déporté devait s’acclimater à son nouvel environnement, aux usages des colonies et donc se soumettre à la volonté de ses maitres créoles…

Mais à Gauche on a aussi une couleur, le Vert. Quel beau nom de Parti pour accueillir les extraterrestres , d’ailleurs je crois qu’ils sont déjà adhérents. Enfin vert , la plupart des électeurs du parti sont dans les métropoles et ignore que la brebis désigne le mouton Femelle et bélier le mouton mâle non castré.

Et puis Vert comme Parti c’est pas sûr je dirais plutôt que le Rouge et le Noir cela donne du Marron ça tombe bien c’est un fruit.

Quant à LR les Républicains ils restent les Républicains avec la même matrice depuis 40 ans au moins: oui à l’Europe du libre échange et de la concurrence , de la PAC; oui les français sont des fainéants donc il faut travailler plus, augmenter les taxes, baisser le nombre de fonctionnaires, allonger l’âge du départ à la retraite , limiter la dette et accessoirement maintenir un taux de chômage a 9% ce qui est un échec remarquable .

Cette purge de Barre à Madelin en passant par Juppé , Woerth , Pécresse et consorts est le mantra des Républicains qui rêvent du retour de Tchatcher.

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L’Ere du Vide

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SI J ‘AI BIEN TOUT COMPRIS VOL.2

Si j ‘ai bien tout compris le mouvement « En Marche » , ayant au mieux fait du sur-place au pire tourner en rond -ce qui au fond pour un parti progressiste est une avancée- a rejoint  » La maison Commune ». J ‘ai terriblement envie de citer le camarade vitamine Bakounine  » La pensée mise en commun est une pensée commune » mais bon c’est un peu facile.

Cette maison commune m’interroge.

Est elle en même temps à la Ville et à la campagne? Sachant que le Marcheur ( quel nom à la c.. quand on y pense) ne jure que par l ‘hyper centre et les grandes métropoles j’en déduis qu’elle se situe plutôt dans le 12eme Arrondissement de Paris car proche de la campagne , le Bois de Vincennes ( sic).

D’autre part de quel habitat s’agit il? Comment bâtir un Loft dans une ancienne usine et en même temps une maison bourgeoise?

Enfin comment cette Maison Commune n’est elle pas un Oxymore? En effet le plus petit commun dénominateur de cette maison n’est il pas la vaine quête d’une pensée se traduisant depuis 5 ans par l’éloignement de ce qui nous est commun.

Si j’ai bien tout compris c’est la maison des fous d’Astérix. Une maison ou manger et jeuner en même temps cela se nomme de l ‘anorexie; une maison ou pleurer et rire en même temps cela se nomme une dépression; une maison ou dormir et veiller en même temps cela se nomme une Apnée du sommeil; une maison ou le propriétaire se prend en même temps pour Jupiter et un comédien cela se nomme Histrionisme.

Une maison commune ou le propriétaire dis au commun des mortels :  » j’ai appris à mieux aimer les Français ». En ce qui me concerne j ‘ai appris à mieux aimer les chats, le café, mais je continue à ne pas avoir appris à mieux aimer un Président qui pendant 5 ans a pris des cours du soir en  » Connaissance des Français « .

Mais il est vrai que le Français est complexe et que son apprentissage réclame une qualité essentielle , l’amour de celui-ci.

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Ochlocratie et Oligarchie sont sur un BATEAU…

Le bateau France vogue sur les eaux tumultueuses de la Présidentielle.

L ‘équipage est sur le pont, la vergue, la cale et même certains sur les zodiaques de sauvetage. Une même idée les rassemble , le Bateau France est en déclin; il s’appauvrie de jour en jour, la coque prend l’eau et la grandeur de la flotte française semble oubliée.

Deux passagers clandestins sont sur le pont .

Le premier se nomme Ochlocratie , le pouvoir de la foule. Ce clandestin candidat à la Présidentielle est d’origine grec, il vante à l’équipage un régime politique dans lequel la foule (okhlos) a le pouvoir d’imposer sa volonté. Sauver le Bateau par un gouvernement de la foule, de la populace et non celui du peuple.

Il conte une histoire du déclin dans laquelle les français n’ont aucune responsabilité, aucune part dans la commission de cette tragédie; cela se traduit par la recherche d’un bouc émissaire, l ‘immigré; qui certes aggrave les problèmes structurels du Bateau France mais qui devient alors la source de tous les maux.

Ochlocratie ne propose pas de projet pour l ‘avenir mais il cherche à rapiécé les voiles en répondant aux demandes sans fin de l équipage. Satisfaire le pouvoir de la foule sans jamais dire les responsabilités de l équipage dans ce naufrage imminent.

Le second candidat oligarchie est mondialisé. Les élites qui portent son projet ont fais sécession; ils dirigent le bateau sans jamais pensez à l équipage. Ce n’ est qu’une bande de gens de peu qu’ il faut flatter de temps en temps, contenir sur le pont toujours et vogue la galère jusqu’ au cimetières marin des bateaux nation.

Le drame c’est que ces 2 candidats n ‘apportent aucune réponse positive à la grandeur perdue de le France.

Il faudrait un sauveur, un capitaine avec une boussole et un cap à tenir, là ou Macron, zemmour et Pecresse godillent entre plus de dépenses et d’interdits, plus de bouc émissaire et moins d’efforts consentis.

Si la France doit être aux français alors qu’ils soient responsables.

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« Notre présence sous la banalité d’un ciel incompréhensible ».

« Si peu de temps qu’on se trouve à ne rien faire, le monde change et devient intéressant. C’était d’abord la chaleur qui semblait plus profonde. L’étendue entre terre et ciel prenait toute son ampleur jusqu’aux horizons qui semblaient reculer. Et cela devenait d’autant plus étonnant de voir les dessins minutieux de cette ombelle portant des fleurs infimes, et de ces tiges velues d’épervières. Dans une prairie sèche, la végétation privée d’eau doit s’abreuver à des sources imaginaires (…) Les racines forment des réseaux divisés à l’infini, et la plus mince corolle calcule avec une ingénieuse économie ce qu’il faut dépenser pour aviver ses couleurs et fournir de miel les abeilles perdues dans l’azur ». Des trottoirs et des fleurs.

« Je n’étais pas loin de croire qu’il y avait dans ces lisières quelque chose d’insolite, pas une légende inventée, mais un renversement de tout éclairage connu, un regard qu’il suffit de porter selon un angle qui révèle une autre vision, j’entends bien à jamais autre. Une divergence essentielle ». (Lointaines Ardennes)

« Odile ne rencontra personne. Elle éprouvait le désir de blasphémer,
tandis que les libellules se lançaient au-dessus des blés.
Un merle s’enfuit d’un tas de crottin et, se perchant sur un pommier,
il siffla un thème enregistré probablement lors de la naissance du monde ». Le Village pathétique

« Dès qu’il se mit à marcher le long des rails, la voie lui apparut toute rayonnante. Les rails reflétaient invraisemblablement le ciel bleu. Ils se perdaient dans un lointain rectiligne. Les talus étaient semés de fleurs intactes, coquelicots, linaires et vipérines, dont il avait appris les noms à l’école, mais qui semblaient étrangères à tous les noms, tellement elles étaient pures. Le soleil inondait les cailloux du ballast qui brûlaient malgré la fraîcheur du vent léger. Gabriel oubliait tout. Les maisons de Bermes, pas très loin, défilaient tandis qu’il avançait, et il les croyait à cent lieues.…Par cette belle et incertaine matinée, il s’agissait d’autre chose, de quelque aventure située dans un autre temps et dans un autre espace. Entre les fleurs roses, les rails se perdaient dans une campagne renouvelée. Les nuages s’entrouvrirent bientôt d’ailleurs, et une lune blanche apparut à l’angle d’un pan d’azur, alors que le soleil demeurait masqué. Rien n’existe, en vérité, se disait Gabriel, que ce qui apparaît ici ou là ». (Le train du matin).

« Il ne s’agit pas de savoir si certaines paroles doivent signifier quelque chose, mais d’abord de les prononcer et de leur donner une tournure et un accent. Vous parlez pour promouvoir un sens toujours arbitraire ou conforme, alors que je parle en cherchant le sens de ce que je dis, quitte à n’en pas trouver. Vous voulez m’imposer une signification tyrannique et que vous prétendez normale, acquise une fois pour toutes. Vous voulez que ça tienne, alors que je m’intéresse aux divergences et à la liberté à tous vents des phrases dans l’espoir de trouver une brise pure qui nous emporte ensemble et qui ne sera ni mienne ni vôtre, mais toute soudaine vérité ».
(Rhétorique fabuleuse.)

Ecoutons Christian Bobin :« Je pense que Dhôtel a toujours parlé de l’avenir: il n’a parlé que de ce qui s’entête à pousser sur les ruines. Il a su nommer les ronces, l’éclat d’une boîte de conserve ou d’un coquelicot, qui sont ce qui nous reste quand tout est défait parce qu’ils ont une lumière invincible. Dhôtel est encore un peu en avance, car on en est presque arrivé aux ruines. La bienfaisance de ses livres va grandir parce qu’on aura besoin alors de l’éclat consolateur de ces toutes petites choses. Un jour il n’y aura plus que des ruines sur terre, c’est-à-dire ce qu’il y a dans les poèmes de Dhôtel… ».

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