T comme Tournesol

Un tournesol c’est de la joie dans le jardin ou la terrasse.

Planter une graine et chaque jour, chaque matin un petit coup d œil vous persuade qu’elle à encore pousser ; oui le Tournesol pousse comme une bénédiction et un matin il est plus grand que vous, 2 m et plus ne lui fais pas peur. Le soir ses grandes feuilles servent de repos au nombreux insectes qui viennent le visiter.

Et puis l’attente commence… fleur ou pas fleur et de quelle taille ?

C’est la plus grande fleur du règne végétal : son diamètre peut atteindre soixante centimètres et sa tige deux à trois mètres de hauteur.

Et la couleur et les graines…

Le tournesol c’est l’ami des bourdons, des abeilles, on s’y repose on y mange. Sa lourde tête penche, penche mais il tient debout.

Un tournesol c’est un remède contre la morosité.

Et puis le Tournesol c’est le professeur du même nom qui est une transposition du physicien suisse Auguste Piccard, explorateur de la haute atmosphère et des grandes profondeurs… un sacré gaillard ce tournesol.

Le tournesol c’est une partie de l ‘enfance , une sorte de grand visage bien rond et bienveillant qui nous invite à la rigolade.

Le tournesol nous vient du Pérou, où ses fleurs étaient jadis honorées, comme les images de l’astre du jour. Les vierges du Soleil, dans leurs fêtes religieuses, portaient toutes une couronne d’or qui représentait cette fleur immense, qui étincelait encore dans leurs mains et sur leur poitrine. Les Espagnols, étonnés de ce luxe, le furent bien davantage lorsqu’ils virent des champs entiers couverts de maïs et de tournesols, imités avec tant d’art que l’or dont ils étaient faits fut ce qui parut le moins admirable à ces avides conquérants.

Le tournesol aurait été introduit en France sous François Ier et poussait déjà dans les jardins du roi. Pour s’épanouir, le tournesol a besoin de capter le maximum de lumière et de chaleur, c’est pourquoi il suit la rotation du soleil.

Le Pérou et l’Etat du Kansas (USA) l’ont choisi comme emblème.

 Oscar Wilde portait régulièrement un jeune tournesol à la boutonnière

 Le père Jean de Bussières a eu la singulière idée de diviser l’Histoire universelle en un parterre, comparant tous les événements de la terre aux fleurs qui couvrent son sein. Ainsi, le temps, précurseur des patriarches, lui parait se rapporter à l’iris, fleur qui annonce les événements ; la tulipe, à la robe de Joseph ; les narcisses, à Cyrus ; et le tournesol aux temps du grand Constantin : car, dit-il, toute la pompe de cette fleur se termine en un bois inutile ; ainsi, la puissance de l’empire, qui fut élevée si haut, déchut bientôt. C’est vrai le règne du Tournesol est éphémère.

Emma Faucon, dans Le Langage des fleurs (Théodore Lefèvre Éditeur, 1860) s’inspire de ses prédécesseurs pour proposer le symbolisme des plantes qu’elle étudie :

Hélianthe, Soleil ou Tournesol – C’est vous seul que j’aime.

Le mot hélianthe signifie Fleur du soleil, et son large disque entouré de fleurons jaune d’or rappelle la forme de cet astre. La nymphe Clytie aimait tendrement Apollon qui la payait de retour ; mais bientôt il la délaissa pour Leucothoé. Clytie, éperdue de douleur et de jalousie, se laissa mourir de faim. Le dieu du jour, touché de cette marque d’amour, la changea en une fleur qui porte le nom de tournesol.

Cette fleur présente toujours le centre de son disque aux rayons du soleil, elle tourne sur sa tige en la tordant jusqu’à ce qu’il ait disparu dans les brumes du couchant. Sa tige alors se détord et le lendemain matin, aux premiers feux de l’aurore, la fleur se dresse de nouveau devant ses anciennes amours.

Là sur ce tertre, pour éclore,

La fleur, amante du soleil,

Attend que l’Orient vermeil

Reçoive le dieu qu’elle adore.

Une fleur de Tournesol posée sur le rebord de la fenêtre d’une fille indique symboliquement qu’elle est merveilleuse, resplendissante, et que tous les jeunes hommes du pays se tournent vers elle en admiration.

Le même rite fait avec des graines de Tournesol indique symboliquement qu’elle répète machinalement tout ce qu’elle entend dire autour d’elle sans jamais avoir d’idées personnelles, qu’elle est un vrai perroquet.

Les femmes qui n’arrivent pas à être enceintes devraient manger beaucoup de ces graines.

Dans la montagne de Lure, en Haute-Provence, un collier fait de graines de Tournesol, enfilées par une veuve le jour des Morts, était souverain contre les maladies infantiles.

Dans le nord de l’Italie, on fait des fumigations au Tournesol dans la chambre des enfants malades.

Aux États-Unis, on grave son vœu sur le cœur de la fleur alors qu’elle est toujours sur pied ; lorsqu’elle se fane et se dessèche, en octobre, si les mots sont toujours lisibles, le vœu se réalisera avant la fin de l’année en cours.

Le jus abondant contenu dans les fortes tiges du Tournesol donne la sagesse. « Si onze Tournesols poussent dans un jardin, l’insecte qui suce le sucre des melons ne viendra jamais (Casas Ibâfiez, Espagne). »

Sheila Pickles  à écrit un ouvrage intitulé Le Langage des fleurs du temps jadis dans lequel elle présente ainsi le Tournesol :  Orgueil

Nous adorons le lys que nous voyons grandir

Et les hauts tournesols plus clairs que le Nadir

– Cercles environnés de pétales de flammes –

Brûlant à travers leur ardeur, nos âmes.

Émile Verhaeren (1855-1916), Les Heures d’après-midi.

Le tournesol a, certes, quelques raisons d’être hautain, puisqu’il est la plus haute fleur du jardin. Déployant l’or éclatant de sa corolle, il exprime l’orgueil. Mais il a aussi bien des qualités ; c’est ainsi que toutes les parties de la plante sont utilisées.

Le dernier mot au poète

TOURNESOL.

La voyageuse qui traversa les Halles à la tombée de l’été
Marchait sur la pointe des pieds
Le désespoir roulait au ciel ses grands arums si beaux
El dans le sac à main il y avait mon rêve ce flacon de sels
Que seule a respirés la marraine de Dieu
Les torpeurs se déployaient comme la buée
Au Chien qui fume

Où venaient d’entrer le pour et le contre
La jeune femme ne pouvait être vue d’eux que mal et de biais
Avais-je affaire à l’ambassadrice du salpêtre
Ou de la courbe blanche sur fond noir que nous appelons pensée
Le bal des innocents battait son plein
Les lampions prenaient feu lentement dans les marronniers
La dame sans ombre s’agenouilla sur le Pont au Change

Rue Gît-le-Cœur les timbres n’étaient plus les mêmes
Les promesses des nuits étaient enfin tenues
Les pigeons voyageurs les baisers de secours
Se joignaient aux seins de la belle inconnue

Dardés sous le crêpe des significations parfaites
Une ferme prospérait en plein Paris
Et ses fenêtres donnaient sur la voie lactée
Mais personne ne l’habitait encore à cause des survenant
Des survenants qu’on sait plus dévoués que les revenant
Les uns comme cette femme ont l’air de nager
Et dans l’amour il entre un peu de leur substance
Elle les intériorise
Je ne suis le jouet d’aucune puissance sensorielle
Et pourtant le grillon qui chantait dans les cheveux de cendre
Un soir près de la statue d’Etienne Marcel
M’a jeté un coup d’œil d’intelligence
André Breton a-t-il dit passe.

André Breton, « Tournesol » in Clair de Terre, 1923.

Publié par faitetafaire1128

Qui suis -je ? Trop vaste question pour moi et pour vous. je suis un peu celui qui se refuse à s'en remettre aux autre sans comprendre par soi même . Je suis celui qui aime les personnes mais s attache peu au genre humain. Je suis un enfant des trains électriques, des petits cyclistes , qui allait voir décoller les avions au Bourget avec son père. Je suis un fils d'immigré républicain espagnol qui aime la France mais se désole du refus de mes contemporains d être ce que nous sommes, c est à dire une civilisation judéo chrétienne accueillante mais intransigeante sur l art de vivre à la française qui reste notre seul héritage. J aime la pensée, la philosophie , mais aussi la spiritualité qui forge les cultures. j espère que mes petites lucarnes , plus ou moins régulières- travail et ultra trail oblige- vous feront plaisir.

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